Fugue [MQ]

"Seul, je veux juste être seul."




Partir, juste partir, loin, n'importe où. Quitter le camp, quitter tout ses félins et leurs miaulements moqueurs. Voilà ce que voulait Petite Destinée. Il ne savait où il allait mais ses pattes le guider et pour lui, s'était le principal. Il avait envie de quitter le camp, mais à présent, il ne voulait plus. Il secoua la tête, il était seul, s'était bien la solitude, le silence. Mais ce n'était pas silencieux ici, il y avait le bruit du vent. Pourtant il était tôt, assez tôt pour que le soleil se cache encore. Le chaton aux yeux vert releva la tête, observant les étoiles. S'était si calme la haut. Il s'assit, dans le sable. Où était il ? La combe désertique ? Oui, ce devait être cela.

Pas un chat en vue, le bonheur pur et simple et pourtant, le chaton gris n'était pas heureux. Ce qu'il cherchait en venant ici, il ne savait pas. Il ne savait rien, mais il était seul et cela lui convenait très bien. Il fit quelques pas de plus au moment ou le ciel s'embrasait, signe que l'astre de la nuit laisser enfin sa place à celui, ardent, du jour. Une roche se tinta de rose, attirant le regard du jeune félin qui se jeta sur cette dernière, avant de bondir en arrière et de dérapé alors qu'il cherchait à gonfler son pelage tacheté. Qu'est ce que s'était que cela, pourquoi la roche devenait rouge ? Rouge comme le sang, ce même liquide qu'il voyait souvent.

Petite Destinée détalla, s'enfonçant encore plus loin dans la combe de sable qui déjà, chauffer sous les rayon puissant du soleil. Il se plaqua au sol a plusieurs longueur de queue du rocher, auquel il tournait le dos. La vie se réveiller, mais ici, tout rester d'un silence froid. Ce chaud-froid d'ailleurs fit frissonner la boule de poil silver. A moins que ce ne soit ses images dans sa têtes de petits corps mou devenu immobile soudainement, et cruellement silencieux. Il se plaqua les pattes sur les oreilles, il ne voulait pas entendre les mêmes cris qu'à chaque fois. Au lieu de quoi, il sentit quelque chose remuer et sortir du sable sous son museau. Il bondit pour observer un petit insecte à la carapace noir et luisante. Doucement il avança sa patte vers ce dernier, avant de filer ventre à terre, effrayé.

- Pourquoi le monde est si effrayant ?

Le jeune chat dégluti difficilement, avec tout ça, deux tiers de la matinée s'était déjà écoulé, pire encore, il n'avait fait que fuir un rocher et un insecte. Dépité, le jeune félin gris avança tête et queue basse, jusqu'à se figer. La, juste sous son nez briller un étrange objet sphérique. Il ne savait pas ce que s'était, mais la fine lamelle d'un bleu azur en son centre lui fit un instant penser aux yeux de ses camarades félins. Du bout de la patte il poussa la bille - qu'un bipède aura perdu là longtemps auparavant sans doute - laquelle roula un peu. Étonner, il regarda autour de lui avant de reposer son joli minois aux yeux vert sur l'objet rond. Il redonna un petit coup de patte dedans et elle roula de plus belle, avant de s'arrêter contre une roche.

- Ça alors !

Il continua ainsi, plusieurs minutes, avant de finalement se lasser. ses petites pattes fines le fatigué grandement et Petite Destinée sentait à présent le sable lui brûlait les coussinets autant que le soleil qui semblait vouloir embrasé sa courte fourrure. Il fila donc à gauche, avant de faire demi-tour, regardant partout sans voir la moindre trace d'ombre. Une heure déjà venait de s'écouler quand un arbuste rabougri paru sous ses yeux. Il le regarda d'un œil terne avant d'aller se coucher en dessous.

- Tu es aussi seul que moi ...

Il ferma les yeux, soudain envahis d'une vague de tristesse et d'amertume qui fit remonter de la bile dans sa gorge. Il toussa, les yeux remplit de larme par l'acidité. Il secoua la tête avant de se recroquevillé sur lui même, dégoutté, pas tant par le liquide acide remonté dans sa gorge que par le sentiment profond d'être oublié de tous. Le soleil était haut à présent, et nul trace de félin. Petite Destinée réalisa qu'en plus d'être la cible des moqueries de ses camarades, il avait un tel importance que nul ne s'était encore rendu compte de sa disparition. Où du moins, l'absence d'un quelconque félin miaulant son nom aller en ce sens. Il ferma de nouveau les yeux, sombrant peu à peu dans une solitude noire nommé sommeil.